CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE et TRAUMATOLOGIQUE
CHIRURGIE OSSEUSE ET ARTICULAIRE-CHIRURGIE PROTHETIQUE -CHIRURGIE ARTHROSCOPIQUE - CHIRURGIE DU SPORT
LES PROTHESES DE L'EPAULE
Qu'est ce qu'une prothèse de l'épaule ?
La prothèse de l'épaule est un implant articulaire qui remplace les surfaces cartilagineuses et osseuses de l'articulation de l'épaule.
Ces implants sont constitués de plusieurs parties qui s'articulent entre elles pour reproduire la fonction articulaire.
Les prothèses sont en métal (titane, chrome-cobalt ou autre alliage) et également en partie en polyéthylène.
Il en existe 3 types :
- les prothèses humérales anatomiques qui ne vont remplacer que la tête humérale. Elles ne pourront être posées que si le cartilage de la glène humérale est parfaitement sain, et que si les tendons de la coiffe des rotateurs sont également sains et fonctionnels.
- Les prothèses totales d’épaule, qui vont remplacer le cartilage de la glène et de la tête humérale. Il faut impérativement que les tendons de la coiffe des rotateurs soient sains et fonctionnels.
- Les prothèses d’épaule inversées, qui sont des prothèses utilisées lorsque les tendons de la coiffe des rotateurs sont rompus ou non fonctionnels. La sphère, qui normalement correspond à la tête humérale, sera mise sur l’omoplate. Le muscle deltoïde seul permettra l’élévation du bras.
La fixation dans l'os des prothèses est réalisée de deux façons :
- avec ciment, il s'agit d'un polymère synthétique qui va fixer la prothèse à l'os .
- sans ciment, c'est-à-dire que la prothèse est enfoncée en force et que secondairement, l’os « colle » la prothèse par l'intermédiaire d'un revêtement osteo-inducteur ( qui induit la fabrication d'os).
La durée de vie moyenne d’une prothèse d’épaule est d’une quinzaine d’années.
Les Pathologies
L'arthrose est la plus fréquente des pathologies qui justifie de la mise en place d’une prothèse d’épaule.
On distingue l'arthrose primitive qui 'est liée à l'usure du cartilage sans étiologie particulière. Il existe des formes familiales mais le plus souvent c'est une dégénérescence liée à l'âge.
L'arthrose secondaire est une usure du cartilage qui survient secondairement:
- à l'usure , au mauvais fonctionnement ou à la rupture des tendons de la coiffe des rotateurs. Dans ce cas la prothèse qui sera mise en place sera le plus souvent une prothèse inversée qui remplacera également la fonction des tendons de la coiffe des rotateurs.
-à une fracture de l'épaule.
-à une nécrose de la tête de l'humérus: elle peut être idiopathique ( sans cause retrouvée) ou bien secondaire à une pathologie métabolique ou bien dans les suites d'une fracture.
-à une maladie inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde) qui peut aussi conduire à la destruction progressive de l’articulation de l’épaule. On parle plus d'arthropathie que d'arthrose dans ce cas.
- enfin l'arthrose peut être secondaire à une instabilité de l'épaule. Les luxations répétitives entrainent une dégénerescence du cartilage avec le temps.
Quels sont les symptômes ?
La symptomatologie est dominée par les douleurs de l’épaule. Les douleurs peuvent survenir lors des mouvements de l’épaule (douleur mécaniques) ou bien la nuit (douleurs inflammatoires). Il existe très fréquemment des douleurs la nuit qui peuvent empêcher le patient de dormir sur son épaule. Ces douleurs sont localisées au niveau de l’épaule mais peuvent irradier vers le bras ou vers le rachis cervical.
Une difficulté voire une impossibilité de réaliser certains mouvements à cause de la raideur ou de la douleur. Une perte de force qui est d’autant plus importante qu’elle est associée à une rupture des tendons de la coiffe des rotateurs.
Des craquements, claquements ou sensation d’accrochage sont en rapport avec le frottement des tendons sur l’acromion.
De nombreux patients se plaignet d'un inconfort et de douleur la nuit avec des difficultés à dormir sur l'épaule et à trouver une position indolore allongés. Parfois il peut exister un gonflement de l'épaule ou un déformation de celle-ci
Quels sont les examens complémentaires à réaliser ?
Dans un premier temps des radiographies permettent d'avoir une orientation diagnostic en corrélation avec l'examen clinique du chirurgien. Il s’agit du bilan de débrouillage qui sera complété le plus souvent par un arthro-scanner ou une IRM.
Si votre médecin généraliste vous oriente vers le chirurgien il pourra, afin de vous faire gagner du temps, vous prescrire ces examens complémentaires. Ceux-ci seront indispensables pour définir précisemment les gestes de réparation qui seront nécessaires au traitement.
Déroulement de l'intervention
L'intervention est réalisée sous anesthésie locorégionale (dans près de 90% des cas) qui est parfois associée à une anesthésie générale. L'anesthésie loco-régionale permet d'éviter les douleurs pendant l'intervention, d'éviter une anesthésie générale et également d'éviter les douleurs post-opératoire pendant une vingtaine d'heures après la chirurgie.
L'intervention se déroule en position semi-assise comme si vous étiez dans un transat.
Pour votre confort une sédation plus ou moins importante vous sera proposée. Nous utilisons également la musique et les casques de réalité virtuelle pour vous permettre de vous détendre au maximum.
La durée de l'intervention est variable en fonction des geste à réaliser (entre 30 min et 90 min).
Avant de remonter dans votre chambre vous passerez par la salle de réveil ou une radiographie de contrôle sera réalisée.
L’intervention peut être réalisée en ambulatoire ou au cours d'une hospitalisation de 24 heures. Vous serez être pris en charge à votre domicile par une infirmière du réseau de soins pendant les 5 jours qui suivront l'intervention. (Le PROTOCOLE HORUS-SHOULDER)
Quels sont les risques de la chirurgie ?
Votre chirurgien vous expliquera les risques spécifiques liés a ce type de chirurgie lors de la consultation. Des documents vous seront également fournis explicitant en détail tous les risques les plus fréquents liés à la chirurgie de l'épaule et à l'anesthésie (un document vous sera également donné par l'anesthésiste lors de la consultation pré-opératoire).
N'hésitez pas à poser toutes les questions lors de l'entretien médical de consultation. Il est fondamental que vous compreniez à la fois ce dont vous souffrez, ce que lechirurgien vous propose et les risques.
En dehors des risques liés à l’anesthésie, Il existe quelques risques spécifiques à ce type de chirurgie.
- Un risque de « capsulite » ou algodystrophie de l’épaule (enraidissement et douleur).
- Un risque d’infection faible mais toujours présent ( 5%)
- Un risque d’hématome ou de saignement post-opératoire.
Les suites de l'intervention
La durée d’hospitalisation est en moyenne de 2 jours (de 1 à 3 jours).
L'immobilisation est réalisée dans une attelle coude au corps. Le Lendemain de l’intervention le pansement est refait par l’infirmière du service. Il sera ensuite refait tous les 3 jours pendant 15 jours.
Dès le réveil de l'épaule, la douleur sera calmée par des antalgiques adaptés en perfusion puis en comprimés.
Dès le lendemain de l’intervention, le kinésithérapeute du service vous apprendra des exercices d'auto-rééducation que vous devrez reproduire plusieurs fois par jour (5 minutes 5 fois par jour).
Vous serez également incité à sortir le bras de l’attelle en position allongée ou assise afin de mobiliser le coude, le poignet et les doigts. Vous serez autorisé à utiliser la main pour la lecture, pour manger ou vous habiller.
Le séjour en centre de rééducation
Une infirmière viendra vous faire les pansements 2 à 3 fois par semaine. Les stéristrips (pansements autocollants) seront enlevés à 15 jours. Votre douleur sera calmée par des antalgiques adaptés. Il faudra impérativement réaliser les exercices que l'on vous aura enseigné a la clinique 5 minutes, 5 fois par jours. Il s'agit des seuls exercices autorisées pendant les 3 premières semaines postopératoires.
L’attelle est à garder pendant 3 à 6 semaines.
Vous serez pris en charge par le médecin rééducateur et l'équipe du centre de rééducation dès votre arrivée et vous aures une programme intensif de rééducation afin de permettre d'optimiser la récupération articulaire. Vous reverrez le chirurgien au 28ème jour puis tous les 45 jours jusqu'à la fin de la rééducation.
Habituellement cette rééducation est poursuivie en ville chez votre kinésithérapeute habituel qui suivra les recommandations précises . La balnéothérapie (rééducation dans l’eau) est fortement conseillée.
La durée habituelle de la rééducation est de 6 à 12 mois après ce type d’intervention.
Quelques précisions utiles ...
Durant la toilette il est conseillé de ne pas mouiller le pansement, mais vous pouvez vous laver juste avant que l'infirmière ne refasse le pansement. Celui-ci sera refait juste après la douche.
Il faut impérativement éviter les pansements occlusifs (Tegaderm, etc...) qui favorisent la transpiration et la macération et augmentent le risque d'infection locale.
La reprise de la conduite se fait entre 2 et 4 mois en moyenne. Votre chirurgien et votre kinésithérapeute vous conseilleront et vous diront quand vous serez capable de conduire sans danger.
La reprise du travail dépend du type de profession. Pour les travailleurs de force et manuels le délai est en moyenne de 6 mois à 1 an. Pour les autres professions, le travail peut être repris plus tôt.
Dans certains cas un changement de poste travail, une adaptation du poste ou une reconversion professionnelle seront à envisager. Afin que celle-ci se fasse dans les meilleures conditions il est souhaitable d'en parler avant l'intervention avec votre médecin traitant et les ervice de médecine du travail.
La reprise du sport dépend du type de sport :
La natation est autorisée précocement (45 jours) et peut faire partie à part entière de votre auto-rééducation (nager la brasse).
La course à pied est également autorisée vers le 45ème jour. La musculation est autorisée une fois les mobilités de l’épaule récupérées (environ 3 à 4 mois) dans des conditions biens précises et en évitant absolument tous les mouvements interdits . Les sports à risque sont contre-indiqués pour les patients porteurs d'une prothèse de l'épaule.
Le médecin rééducateur, votre kinésithérapeute et votre chirurgien seront les plus à même de vous donner des conseils pour reprendre le sport en sécurité.
Chicken-Ed 2012-2020 tous droits réservés